dimanche 22 mai 2011

«Souvenir télé.mondial de football 1986»

À quel souvenir associez-vous votre prise de conscience du caractère international (où « universel ? ») des médias ? La télévision, la radio, l'Internet ?


La coupe du monde 1986
La première fois où j’ai pris conscience du caractère international des médias c’était en 1986 devant les écrans de télévision. Je venais de débarquer pour la première fois en ville pour y poursuivre mes études collégiales. Cette année-là, il se passait quelque chose de très important, un événement mondial à plus de dix mille kilomètres de chez moi : c’était la coupe du monde de football «Mexique 86». Avant la prise de conscience, ce fut tout d’abord un émerveillement. J’ai été tellement fasciné de me retrouver pour la première fois devant un poste téléviseur. En effet, de mon petit village où je vivais tranquillement, j’avais entendu parler de cette curieuse «machine à images» qui montrait la vie des gens d’ailleurs, d’autres continents, des Blancs, de Noirs, etc. 
Pour ce premier contact télévisuel je me souviens avoir posé une question au père de famille propriétaire du poste téléviseur. Je lui avais demandé comment les images pouvaient-elles quitter le Mexique pour arriver chez jusque chez nous. C’est là qu’il me parla de satellites, « ces avions qui tournoient dans le ciel et dont on voit les lumières la nuit !» lol !!! C’est bien plus tard que je compris le système de diffusion satellitaire… Mais revenons à cette coupe du monde ! 
Durant les périodes de match, grâce à «la magie de la Télé», je partageais les mêmes sentiments et les mêmes émotions que les spectateurs présents dans les stades comme si j’étais moi aussi un Brésilien, un Argentin ou un Mexicain. Ce fut également pour moi l’occasion de connaître le nom de certains pays dont je n’avais jamais entendu parler ni soupçonné l’existence, notamment le Canada - il me semble que le Canada participait pour la première fois aux phases finales du mondiale.1
Je me rappelle surtout la fameuse séance de tirs au but du quart de finale entre le Brésil et la France. Quels moments d'euphorie et de déception mondialement partagés autour de ces penalties selon que Zico, Paltini, Maradona et autres marquaient ou rataient des buts !  
Je me fais la joie de partager avec vous ce vidéo sur le match que j'ai retrouvé vingt-cinq ans plus tard - encore une fois, grâce aux technologies d'information et de communication.


Coupe du monde «Mexique 1986» ! La télévision n'a pas seulement été un média international ; elle a aussi rendu célèbres des équipes et des pays auxquels je souhaitais appartenir, des vedettes à qui je m’identifiais. Ainsi se tissait déjà pour moi la toile du «village global», selon l'expression de McLuhan. Pour lui, en effet, «le monde était éclaté, il redevient ''planétaire'', global. Chaque famille est [...] isolée devant son poste de télévision ou son transistor-radio, par lequel est retransmise une information qui arrive à tous en même temps, faisant ainsi du téléspectateur un membre du ''village planétaire''» (Alexandre Civard-Racinais, 1998 : 299).

Notes :
  1. «En 1958, le Canada tente sa chance lors des éliminatoires pour la Coupe du monde, mais est écarté assez rapidement par le Mexique. L'équipe canadienne ne s'est plus représentée, jusqu'en 1986.» (source : Les archives de Radio-Canada. En ligne. Mise à jour le 13 avril 2010. <http://archives.radio-canada.ca/sports/soccer/clips/12311/> Consulté le 22 mai 2011.
Bibliographie :
Civard-Racinais, Alexandre. 1998. «Marshall McLuhan : l'explorateur des médias». In La communication : état des savoirs. Philippe Cabin (dir.). Auxerre : Éditions Sciences humaines, p. 297-300.



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