dimanche 26 juin 2011

 
Le déterminisme technologique. Existe-il ? Rend-t-il caduque toute tentative d'y échapper  ? Y a-t-il une limite acceptable ?

À la fin d’un parcours sur la communication et les changements technologiques, nous revenons au questionnement de départ : sommes-nous déterminés par nos technologies ?
Pour y résoudre cette équation du déterminisme, il convient de répondre d’abord à cette autre question : la technologie est-elle une contingence ou une nécessité ? Commençons par nous rappeler que c’est le besoin qui crée les moyens et la technique. Prenons un exemple : dans le domaine des transports, quand l’homme a eu besoin de se déplacer plus vite ou sans trop de fatigue, il s’est d’abord attaché les services de certains animaux tels que le cheval, le dromadaire, l’éléphant. Puis, le besoin de vitesse augmentant, il a utilisé le métal pour passer aux montures à roues et à moteurs (bicyclette, motocyclette, automobile, train et avion). Il en est de même dans le domaine de la communication. Les technologies ont évolué à mesure que les aspirations humaines devenaient plus exigeantes.

À défaut de dompter les espèces aviaires comme moyens de transport, et non content de ses avions supersoniques, l'homme rêve de voler lui-même dans les airs.(Voir vidéo et photo ci-dessous )


L'homme volant
En matière de changements technologiques, nous pouvons d’ailleurs constater, avec Pascal Lapointe(en ligne) qu’ «Internet a cessé d'être un objet de curiosité, pour devenir un couteau suisse : instrument de communication pour les uns, bibliothèque pour les autres, multi-journal planétaire, champ d'expérimentation pour des technologies futuristes, centre des congrès, école virtuelle, agence de rencontre... Sans compter tout ce qui n'est pas encore, mais qui pourrait être»
De fait l’une des aspirations qui hante l’homme du 21e siècle c’est de défier le temps et l’espace. Il rêve d’une présence ubiquitaire et les technologies de communication la lui rendent bien : être présent partout à la fois mais aussi, être permanemment, instantanément présent, comme un flux universel. Voilà le grand défi !
La technologie n'est rien, c'est l'usage que chacun en fait qui est déterminant. «Il n’y a pas de déterminisme technologique. Ce ne sont pas les techniques qui transforment à elles seules les sociétés», selon (Flichy. 1998 : p. 164). Car, il y a un paramètre capital qui s’appelle «liberté» et qui intervient dans ce déterminisme. Est-ce contradictoire ?
Ceci nous permet de dire un mot sur la question du modèle 13 : «Au nom de la liberté, doit-on tout permettre sur l'Internet? Quelles sont les limites acceptables ? Comment établir des limites qui aillent au-delà d'une morale trop ancrée dans une époque particulière?»
La notion d’information, et de communication se joue donc sur cette parcelle de liberté. La Fédération des journalistes professionnels de Québec (FJPQ), en définissant le métier de journaliste, laisse voir que ce métier est pris dans son propre piège : « Ni le titre de journaliste, ni l'acte journalistique ne sont réservés à un groupe particulier de personnes. Le milieu journalistique est un milieu ouvert et les journalistes le veulent ainsi.» Avec de telles perspectives, il n’est pas étonnant que les professionnels de l’information se fassent «confisquer» leur métier par n’importe quel amateur. Là où il n'y a pas de liberté, il n'y a pas de progrès ; mais là où la liberté n'est pas ''domptée'', c'est la destruction du progrès. «Science sans conscience n'est que ruine de l'âme», dixit Rabelais.


BIBLIOGRAPHIE
Flichy, P. 1998. «Nouvelles technologies et communication : mythes et réalités». In J.-F. Dortier(dir.) La communication appliquée aux organisations et à la formation. Paris : Demos, p. 161-173.
FPJQ. «Guide de déontologie». En ligne < http://www.fpjq.org/index.php?id=82>. Consulté le 21 juin 2011.
Lapointe, Pascal. «Le journalisme à l'heure du Net : guide pratique». En ligne. <http://www.sciencepresse.qc.ca/cours/i-jour-intro.html>. Consulté le 20 juin 2011.

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